Le réalisateur Guillaume Bodin est un fidèle du Club Lamartine. Lors des éditions du festival Ecologos, il était venu à deux reprises. A ces occasion, il avait présenté en 2015 Insecticide, Mon Amour et en 2018 Zéro photo 100% Bio.

Guillaume Bodin n’est pas uniquement réalisateur. Après ses études en viticulture-oenologie, il est  devenu vigneron. Depuis plus de 10 ans, il travaille dans des vignobles en France et à travers le monde.

En 2013, il est ouvrier viticole en Saône-et-Loire et il se retrouve au milieu des traitements obligatoires aux insecticides pour lutter contre la flavescence dorée alors même que le sud du Mâconnais, dans lequel il travaille, ne présente aucun symptôme de maladie avérée !  l’un de ses amis, Emmanuel Giboulot, s'est retrouvé au tribunal pour avoir refusé de traiter aux insecticides en Bourgogne... La décision fut prise d'enquêter sur la question et c'est ainsi qu'est né « Insecticide Mon Amour » dans le but de soutenir le combat de tous les vignerons ne souhaitant pas traiter aux insecticides et également pour comprendre ce qui se cachait derrière les méandres de l’administration.

De fait, Guillaume Bodin réalisateur vigneron engagé, il sait « de quoi il parle ».

Vigneronnes, son dernier né, est d’abord né du besoin de notre artisan de remettre sur le métier son ouvrage initial. Sur la biodynamie, il n’avait sans doute alors pas tout exploré, pas tout vu – et pas tout dit dans La Clef des terroirs. Ou, de son point de vue, pas assez adroitement. Et concommitamment, du désir de témoigner de la féminisation du monde du vin. Jusque là peu visibles, masquée par l’omniprésence des homme dans un secteur qui, comme tant d’autres, tend à se faire croire qu’il ne peut être, par tradition millénaire, par essence divine, que masculin, de nombreuses vigneronnes accèdent enfin à la reconnaissance de leurs pairs. Elisabetta Foradori en Italie ou Marie-Thérèse Chappaz en Suisse ont ouvert le chemin à toute une génération qui emprunte leurs pas. Sans omettre la petite armada de l’ombre qui les épaule, le film met en lumière des visages de vigneronnes, engagées en biodynamie, au travers de vignobles d’Italie, de France et de Suisse. Filles de familles de vignerons sur plusieurs générations, néophytes en quête de sens, puissantes femmes d’affaires, elles ont des parcours de vie et des domaines à gérer très différents – mais un même métier les relie. Plus qu’un métier, une passion où les notions de partage, transmission, attention authentifient la clef de leurs terroirs. Petit à petit se dessine l’idée que, par ce que la biodynamie porte en elle de valeurs, de rapport au temps et de proximité avec les cycles de la nature, par opposition à la violence intrinsèque portée par l’agriculture dite « conventionnelle », pour paraphraser Aragon, la femme serait l’avenir du vin.

Le mardi 17 janvier, pour cette avant-première exceptionnelle, au cinéma Eldorado (Dijon) à 20h, Guillaume sera accompagné de la célèbre vigneronne suisse Marie-Thérèse Chappaz.

En partenariat avec legiplanet et Femmes en Bourgogne